Interview Ingrid Petitjean (Dériveur double Olympique) - 10/2007

Ingrid Petitjean et Nadège Douroux sont vice-championnes du monde de 470 (Dériveur double Olympique) et 10ème aux J.O d’Athènes en 2004. Sport de glisse en équipage par excellence, le 470 allie, force, finesse, endurance et une communication constante et complice entre les équipières.
La finesse, la légèreté et la réactivité sur le bateau, sont les principales qualités d’Ingrid la barreuse qui aujourd’hui ne pense plus qu’à une chose accrocher une médaille olympique à Pékin en 2008.
Faites la connaissance d'une sportive complète qui tient la barre de vie de sportive comme de celle de son bateau, avec fermeté.


Nutri-site : Qu’est-ce qui t’as poussé à t’orienter plus particulièrement vers le 470 ?

Ingrid Petitjean : Mon gabarit ne me laissait pas d’autre choix, j’étais trop légère et petite pour les autres bateaux. C’est un bateau qui me plaît et j’aurais aussi pu le choisir sans cette contrainte.

Nutri-site : Quels sont les qualités physiques nécessaires pour pratiquer ton sport, le 407 ?

Ingrid Petitjean : Les postes de barreurs et équipiers sont très différents. Un barreur a besoin d’être bien cardiaquement parlant car dès qu’il y a un peu de vent, il travaille quelque soit l’allure du bateau à de fortes amplitudes cardiaques comprise entre 120 et 190 battements par minute, avec une moyenne de 150-160. Les efforts sont surtout importants sur les membres supérieurs avec la régulation de la grand voile, mais il y a aussi une forte sollicitation isométrique sur les jambes et les abdominaux, donc le gainage est important. Dans le petit temps il faut être agile et doux, avoir un bon équilibre. L’équipier a aussi un poste très physique sur les manœuvres et au portant car il pompe beaucoup, mais plus tranquille au près *, ce qui fait que sa FC varie beaucoup au fil de la manche, avec des périodes de 12 mn assez hautes (moyenne à 160 Bpm voire +), mais "au près" c’est assez tranquille (110 bpm). Un équipier doit être très agile, et ils sont souvent grands, ce qui n’est pas forcément la qualité des grands à la base, on les qualifie de chats, car ils doivent être puissants tout en étant doux. Ils travaillent beaucoup la souplesse, les sensations, mais aussi les forces maximales car ils ont des efforts importants sur le haut du corps, alors que les barreurs doivent être plus endurants.

Nutri-site : Quels sont tes points forts et tes faiblesses ? Que vas-tu bosser en priorité pour les prochains Jeux Olympiques de pékin ?

indrid petit jean voilierIngrid Petitjean : Nos points à améliorer sont les départs. On doit aussi stabiliser notre communication à bord, et progresser dans les vents cisaillés **.
Nos points forts : on est assez polyvalentes quelques soient les conditions météo. Nous gérons bien l’approche des épreuves, nous avons un bon physique, nous connaissons très bien notre matériel et sommes capables d’aller vite et nous adapter sur tous les plans d’eau.
Pour Pékin, nous travaillons sur l’analyse et la connaissance du plan d’eau, cela sera décisif, c’est pour cette raison que nous passons beaucoup de temps en Chine. Nous devons aussi encore améliorer notre vitesse sur ce plan d’eau, même si nous sommes plutôt en avance par rapport programme que nous nous sommes fixé.

Nutri-site : De quoi est fait le travail physique « à sec » tout au long de l’année ? Es-tu une adepte des salles de gymnastique ?

Ingrid Petitjean : Oui j’ai un abonnement à la salle de sport ! Notre sport se fait en extérieur, et c’est probablement pour ça que je ne ressens pas le besoin de faire du cardio à dehors. Nous avons une partie du travail cardio, et une partie musculation. Le programme varie tout au long de l’année, et aussi nous devons nous adapter chaque jour selon les conditions de vent rencontrées sur l’eau car l’effort n’est pas le même selon si on a du vent ou pas. Nous devons donc être assez autonomes car le préparateur physique n’est pas toujours avec nous en déplacement.

Nutri-site : Combien d’heures passes-tu sur l’eau (par jour, à la semaine et à l’année) ?

Ingrid Petitjean : Entre 200 et 250 jours de navigation. Les entraînements durent entre 1h et 7h selon la période de l’année. Les jours de régates, c’est entre 2h et 8 ou 9h selon si ça traine et le nombre de manches que l’on a à faire. On regroupe souvent les entraînements sous forme de stages.
On a un gros bloc hivernal ou on part au chaud, dans ce cas on navigue entre 4 et 6h par jour, 6 jours sur 7 pendant 1 mois. Sinon les stages durent habituellement une semaine, et il y en a une semaine sur deux en dehors des périodes de compétitions. On navigue autour de 3 ou 4h par jour.
Au printemps, on s’entraine chez nous en individuel et on privilégie l’entraînement sur site avant les épreuves, on enchaine beaucoup de régates. Sinon à l’année, ça tourne autour de 500 h de navigation.

Nutri-site : Faites-vous des mesures de VO2max ? Si oui peux-tu nous en livrer les résultats les plus récents ?

Ingrid Petitjean : Oui, nous en faisons de temps en temps, même si notre préparation physique n’est pas vraiment basée sur ces résultats. Nos VO2 max sont faibles, elles tournent autour de 45-50mml/kg/mn

Nutri-site : Faites-vous des tests de puissance ou d’endurance si oui quels sont-ils et quels sont les résultats ?

Ingrid Petitjean : Nous avons des tests cardio en salle, difficile de communiquer les résultats car ce sont des tests persos qui ne veulent rien dire dans l’absolu. C’est surtout pour voir nos évolutions. Nous avons aussi toute une batterie de tests musculaires. On utilise aussi les logiciels de type HRV pour mesurer notre état de forme.

Nutri-site : Comment décrirais-tu les sensations que tu éprouves sur le bateau ?

Ingrid Petitjean : Nous avons la chance de pratiquer un sport qui donne beaucoup de plaisir grâce aux sensations de glisse et de vitesse.

Nutri-site : Que peut-on te souhaiter pour les prochains J.O ?

Ingrid Petitjean : Une médaille !

 

* naviguer au près : technique de navigation qui consiste à remonter face au vent, mais qui oblige les navigateurs à « tirer des bords » c'est-à-dire faire des trajectoires perpendiculaires à l’axe de direction souhaitée en virant au milieu.
** vent cisaillé : vent instable et pas du tout uniforme sur le plan d'eau

Lire également l’interview sport et performance d’Ingrid Petitjean

Voir le site d'Ingrid : http://www.petitjean-douroux.com/

Date de naissance : 11 décembre 1980
Taille : 1 m 66  - Poids : 50 kg
Situation familiale : Mariée
Discipline : 470 (Dériveur double Olympique)
Equipière : Nadège Douroux
Club : Société Nautique de Marseille
Niveau d’étude : Master 2 Entraînement et Management du Sport, Diplôme Universitaire de Coaching et Performance Mentale. Brevet d'Etat premier et deuxième degrés en voile.

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